Saturday, February 23, 2008








Forêt






Une forêt ou un massif forestier est une étendue boisée, relativement dense, consituée d'un ou plusieurs peuplements d'arbres et d'espèces associées. Un boisement de faible étendue est dit bois, bosqueteau ou bosquet selon son importance.Une large typologie de forêts existe ; des forêts dites primaires, aux forêts dites urbaines, en passant par de nombreux types de sylvicultures et d'agrosylvicultures.La forêt est aussi un milieu de vie et une source de revenus pour l'homme : au début du XXe siècle, plus de 500 millions de personnes, dont 150 millions d’autochtones vivent encore en forêt ou à ses abords






Définitions





La définition du terme de forêt est complexe et sujette à controverses. Elle tient compte de la surface, de la densité, de la hauteur des arbres et du taux de recouvrement du sol. Au Sahel, un boisement est considéré comme forêt à partir d'un taux de recouvrement de 10 % alors qu'en Europe (définition CEE-ONU/FAO), on ne parle de forêt qu'à partir d'un taux de recouvrement de 20 %.
Les chiffres de surface forestière varient donc selon les sources. Ainsi, tout l'est de la Taïga russe, formé de formations basses de conifères nains, sera, selon les sources, comptabilisés ou non en forêt, ce qui fera varier la surface forestière de plus ou moins 20 % !
Du point de vue botanique, une forêt est une formation végétale, caractérisée par l'importance de la strate arborée, mais qui comporte aussi des arbustes, des plantes basses, des grimpantes et des épiphytes. Tous les arbres forestiers vivent en symbiose avec des champignons et d'autres micro-organismes, et beaucoup dépendent d'animaux pour le transport de leur pollen, de leurs graines ou de leurs propagules.Du point de vue de l'écologie, la forêt est un écosystème complexe et riche, offrant de nombreux habitats à de nombreuses espèces et populations animales, végétales, fongiques et microbiennes entretenant entre elles, pour la plupart, des relations d'interdépendance.
Malgré une apparente évidence, définir la forêt reste donc délicat : où arrêter les limites de hauteur de végétation (une plantation de jeunes pousses est-elle une forêt ?), de superficie minimale (à partir de quelle superficie passe-t-on d'un jardin boisé à un bois puis à une forêt ?), de degré de proximité ou sociabilité des arbres (un terrain portant des arbres distants de plusieurs dizaines de mètres est-il encore une forêt ?) ? ou de qualité (un boisement monospécifique d'eucalyptus ou de peupliers, pins ou sapins d'une même classe d'âge, plantés en alignements stricts est-il une forêt ou une simple sylvi-culture ?



Structure




La forêt est caractérisée par sa grande diversité en habitats et niches écologiques :
verticalement, elle possède grossièrement quatre « étages » de végétation qui sont les strates muscinales (mousses), herbacées, arbustives et arborescentes, auxquels il faudrait ajouter les étages souterrains des systèmes racinaires, symbiosés aux mycéliums fongiques ;
horizontalement, elle comporte de nombreux micro-milieux ou microstations (écosystèmes boisés distincts, au sein d'un même massif forestier) dépendant de facteur abiotiques différents. Le bois mort étant lui même un habitat essentiel et irremplaçable pour de nombreuses espèces qui contribuent au recyclage de la nécromasse, et à la fertilité des forêts ;
Les ressources alimentaires sont également abondantes : feuilles, sève élaborée, bois vivant ou mort, fleurs, fruits et graines, déchets végétaux et animaux…





Classement patrimonial et écologique





Grâce aux approches phytosociologiques et écologiques, aux forêt modèles canadiennes, des outils d'évaluations qualitative se constituent depuis la fin du XXe siècle. Ils varient selon le contexte géographique ou social (ville, campagne, milieux plus naturels…). Ils permettent de mieux prendre en compte la taille, la qualité et l'intégrité des habitats forestiers dans les plans de gestion, les écolabels forestiers, et parfois dans les lois (directive Habitats en Europe par exemple).
Les critères retenus sont par exemple :
La superficie forestière (par type et stade de la succession) rapportée à la superficie des terres (en pourcentage);
La superficie des massifs ou aires boisées encore d'un seul tenant (patch, pour l'écologie du paysage) (l'inverse, c'est à dire le degré de fragmentation écologique par les routes est aussi possible, ainsi que le nombre de Kilomètres de routes par massif, ou rapporté au linéaire de lisière.
Par exemple, au Canada, un système d'évaluation qualitative des forêts accorde
-trois points aux boisements de plus de 4 ha en ville et de plus de 200 ha ailleurs (sauf îles).
-deux points aux surfaces de 2 à 4 ha en ville, et à celles qui couvrent de 20 à 200 ha ailleurs (sauf îles).
- un point aux bois de moins de 1 ha en ville et de moins de 20 ha ailleurs ;
La superficie et la forme des cœurs forestiers
Dans le système précédent de classement ;
-trois points aux boisements dont un cœur d'au moins 4 ha est éloigné de plus de 200 m de toute lisière ou bord de route.
-deux points aux boisement dont un cœur d'au moins 4 ha est éloigné de plus de 150 m de toute lisière ou bord de route.
- un point aux boisement dont un cœur d'au moins 4 ha est éloigné de plus de 100 m de toute lisière ou bord de route;
La connectivité ou la proximité avec d'autres massifs ou structures boisées (=> corridors écologiques boisés, gués…)
-trois points si la distance au boisement le plus proche est de moins de 100 m.
-deux points si la distance au boisement le plus proche est comprise entre 100 et 250 m.
- un point si la distance au boisement le plus proche est de plus de 250 m ;
(critère également retenu par la ville de Londres)
La présence ou proximité d'eau, et de systèmes hydrographiques naturels (Hydrological Linkages Criteria), avec par exemple ;
- un point si le boisement est à plus de 50 m de la berge d'un cour d'eau ou d'une étendue d'eau,
- deux points si la distance est comprise entre 30 et 50 m
- trois points si l'eau est à moins de 30 m de la lisière boisée ou si elles est dans le boisement même.
- La distance à une zone humide de type tourbière à sphaignes ou roselière vaut de même ;
La valeur de protection des sols et lutte contre l'érosion et le ruissellement.
Au dessus de 30 % de pente, la forêt est seule garante de la protection du sol.
De 15 à 30 % elle joue également une fonction de protection très importante (voir illustration ci-contre) ;
Les îles boisées, si le boisement est naturel ou « proche de la nature » sont également considérées comme de bons refuges pour certaines espèce en raison d'un moindre dérangement. Dans le cas d'îles véritables, les critères d'isolement prennent alors un sens positif, comme dans le cas des inselbergs ; à étudier au cas par cas relativement au contexte
Le pourcentage de la forêt en aire protégée (par type, stade de la succession et catégorie de protection en % la superficie forestière totale) ;
Le taux de couvert forestier (par type) déjà converti ou en cours de conversion à d'autres usages (y compris routier);
Superficie et pourcentage de forêts touchées par une perturbation anthropique et/ou naturelle ;
Complexité et hétérogénéité de la structure forestière ;
Nombre d'espèces tributaires de la forêt ;
Pourcentage d'esssences indigènes et pourcentage de ces essences qui seraient menacées. Attention, c'est un indicateur relatif au contexte biogéographique. Il n'y a par exemple que 3 essences indigènes dans toute l'Islande, contre 7 780 répertoriées en 2005 au seul Brésil (sous-espèces non comprises)[2]. De plus, les forêts tropicales comportent beaucoup d'essences, mais quelques unes sont dominantes ; En Afrique de l’Ouest et du Centre, en Asie du Sud et du Sud-Est et en Amérique centrale, on trouve naturellement une très grande diversité d’espèces d’arbres (jusqu'à près de 300 espèces différentes par ha), alors qu'en zone tempérée, boréale ou subsaharienne, les dix espèces d’arbres les plus fréquentes (en volume) concernent au moins 50 % de la biomasse forestière (en volume de bois sur pied).Les espèces d’arbres les plus rares, surtout celles dont la valeur commerciale est élevée sont souvent en danger d’extinction pour une partie de leur lignée. La FAO estime qu'en moyenne, 5 % des espèces indigènes d’un pays sont vulnérables, en danger ou en danger critique d’extinction.
État de conservation des espèces tributaires de la forêt.
Les indicateurs de la variation génétique sont exclus du présent examen car ils exigent normalement des analyses complexes de laboratoire (Namkoong et al., 1996 ; mais voir aussi Jennings et al., 2001) ;
Présence, masse, volume, qualité (bois durs, tendres, résineux, feuillus) et répartition du bois mort, âge moyen des arbres, présence de grands carnivores, de castors ou d'une grande richesse en champignons prennent ainsi des significations nouvelles, parfois opposées à celles qui étaient enseignées au siècle précédent en écoles de sylviculture.
L'état de pollution de la forêt (Comment par exemple évaluer la qualité de la forêt qui dans les zones interdites de Biélorussie se restaure naturellement, mais sur des sols ayant reçu 70 % environ des retombées radioactives de la catastrophe de Tchernobyl.